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Trek de Santa Cruz (Huaraz) en solo: guide pratique

Article rédigé sur base d’informations de 2022.

Le trek de Santa Cruz est une randonné itinérante de 3 à 4 jours dans la Cordillère Blanche, au Pérou. Il a été élu l’une des meilleures randonnées au monde par le National Geographic….et ce n’est pas pour rien! Les paysages sont en effet spectaculaires, avec une vue sur les sommets enneigés de la cordillère, la traversée de vallées verdoyantes, la croisée de lacs et rivières, … Vous en aurez plein la vue! Si vous êtes un habitué de la randonnée, il est tout à fait possible de réaliser ce trek en solo (sans guide, sans agence) et pour un petit budget. Il faudra cependant être prêt à porter son matériel de bivouac et la nourriture pour toute la durée du trek.

Ce guide vous offre toutes les clés pour préparer ce trek en autonomie : matériel nécessaire, itinéraire détaillé, budget et conseils pratiques. Que vous soyez un randonneur aguerri ou un amateur motivé, ce trek vous garantira une aventure mémorable dans la Cordillère Blanche!

Vue sur la Cordillère Blanche
  • Distance totale: 50-55 km
  • Dénivelé: 2450 D+, 3200 D-
  • Durée: 3-4 jours
  • Difficulté: moyenne. Le trek est accessible aux personnes en bonne condition physique et habituées aux randonnées. Il n’y a pas de passage très technique. Une des difficulté est l’altitude, il est conseillé d’être suffisant acclimaté avant de commencer le trek. Le trek en autonomie nécessite de pouvoir porter un sac à dos chargé sur des terrains avec du dénivelé.
  • Période conseillée: mai-octobre, en saison sèche. Les pluies sont peu nombreuses mais les températures peuvent être très fraîches, avec des gels nocturnes très fréquents.

Personnellement, nous avons réalisé le parcours en totale autonomie en 4 jours, avec la liaison vers la Laguna Paron le dernier jour. Nous avons fait le trek fin février (saison humide), ce n’est pas le plus conseillé mais c’est faisable. Il faut bien surveiller la météo avant de partir et marcher le plus possible le matin car les pluies sont plus fréquentes l’après-midi. Ces conditions météo rendent le trek plus difficile.

Le trek de Santa Cruz peut être fait dans les 2 sens: de Vaquera à Cashapampa ou en sens inverse. La plupart des gens commencent à Vaqueria car le trek comporte moins de dénivelé dans ce sens et les transports sont plus faciles à organiser. Le chemin est balisé (balises régulières), mais je recommande toute de même d’avoir une carte sur Smartphone au cas où ça ne serait pas clair à certains moments (par exemple maps.me). Le tracé complet se trouve ici.

Préparation et location de matériel

Matériel

Il est important d’avoir du matériel de randonnée et de bivouac/camping adapté aux conditions météo en fonction de la saison (froid, pluie). Comme nous n’avions pas de matériel de bivouac, nous en avions loué à l’agence « Mont Blanc » à Huaraz, située près de la Place des Armes. L’agence est sérieuse et le matériel de qualité correcte (on recommande). On a loué le matériel suivant:

  • une tente 3 place (assez grande pour mettre nos sacs dedans) + tapis de sol (bâche): 50 soles/jour
  • 2 sacs de couchage en plume, température confort 0 degrés (très bien en saison humide, peut-être pas suffisamment chaud en saison sèche): 30 soles/jour/sac
  • 2 matelas en mousse: 5 soles/jour/matelas
  • 1 bouteille de baz: 30 soles (nous avions déjà un réchaud)

Il faut également veiller à avoir un sac à dos de contenance suffisante (40-50L au minimum) ainsi que des vêtements et chaussures adaptées. On a notamment fait bon usage de notre doudoune, gants et bonnet.

Nourriture et eau

Il n’y a aucun ravitaillement le long du trek. Il faut donc emmener tous ses repas avec soit. Il est difficile de trouver de la nourriture lyophilisée pour randonneurs au Pérou. Il faudra donc faire avec ce qu’on trouve sur place.

Pour assurer notre autonomie alimentaire, nous avons opté pour des repas simples et énergétiques, comme par exemple :

  • Petit-déjeuner : avoine mélangée à du lait en poudre.
  • Déjeuner : œufs avec tartines ou lentilles.
  • Dîner : riz agrémenté d’épices.
  • En-cas : fruits secs, noix et biscuits salés.

On buvait l’eau des rivières (très claire et propre), purifiée à l’aide d’un Steripen. Il est indispensable de purifier l’eau car il y a du bétail et des chevaux dans les montagnes.

Jour 0 : Huaraz – Yungay

Après avoir récupéré notre matériel de bivouac à l’agence de location le matin, on a pris un colectivo en direction de Yungay (1h30 de trajet, 10 soles/personne). A Yungay, nous avons dormi dans une auberge (40 soles/nuit pour une chambre double). Le Lendemain, on a pris un colectivo en direction de Vaqueria (3h de trajet, 30 soles/personne) à 7h du matin pour se rendre au point de départ du trek. Le colectivo part quand il est rempli donc il faut parfois attendre un peu. Sur le trajet, il est possible de s’arrêter à la Laguna 69 pour y faire une randonnée à la journée et reprendre le colectivo vers Vaqueria le lendemain (rajoute un jour en plus au trek).

Alternative: Si des colectivos sont disponibles l’après-midi pour Vaqueria (il n’y en a pas toujours, par contre c’est sûr qu’il y a un colectivo à 7h du matin), il est possible de s’y rendre directement, d’y passer la nuit (en tente ou en auberge) et ainsi de pouvoir commencer le trek tôt le lendemain matin. Il y a des chambres à Vaqueria là où le colectivo nous dépose (demander à la tienda).

Colectivo de Yungay à Vaqueria

Jour 1 : Vaqueria – camp Paria (10 km)

Ce premier jour est facile. Au début, le chemin descend puis ça monte légèrement en passant dans les villages, ensuite c’est plat une bonne partie dans la vallée. Après les villages à l’entrée du parc national (Huaripampa), il y a un poste de contrôle où il faut payer 60 soles par personne pour l’accès au trek: c’est un billet pour max 3 jours dans le parc national mais même si on prend 4 jours pour faire le treks ils ne disent rien. N’essayez pas d’éviter le poste de contrôle en le contournant…les gardes sont vraiment forts pour repérer les gens qui passent… Il y a différents endroits plats dans la vallée où il est possible de camper au bord de la rivière. Ensuite le sentier commence à monter assez fort. Il y a encore quelques places pour des tentes au début de la montée. On s’est arrêté à côté de la rivière un peu avant le « Hammock camping » sur maps.me. En février, les nuits étaient froides mais il n’a pas gelé. Le soleil se couche à 18h30 donc il faut prévoir de s’arrêter de marcher suffisamment tôt pour monter le camp.

Jour 2 : Camp Paria – Punta Unión – Vallée Alpamayo (12 km)

C’est la journée la plus difficile en terme de dénivelé et altitude car il faut passer le col de Punta Unión à 4750 mètres. Ca monte fort au début (« marches » en pierre) puis on arrive sur une zone herbeuse d’altitude avec des petites lagunes…c’est splendide! Ensuite ça remonte avec des passages sur des rochers assez lisses (attention quand il pleut, ça peut glisser) avant d’arriver au col. La vue de la haut sur la vallée et un lac bleu azur est impressionnante! Le temps était très pluvieux quand nous étions, mais une éclaircie après le passage du col nous a permis de profiter des paysages. Après, ça descend jusqu’à arriver à une grande plaine où il est possible de planter des tentes (Taullipampa). Il y a une ancienne toilette sèche mais elle n’était plus en état (on dirait que toutes les infrastructures le long du trek ont été mises hors d’usage). On croise à ce moment là un chien errant qui nous suit et qui restera à côté de notre tente toute la nuit. Il était très gentil, il attend sûrement de la nourriture des randonneurs…Le soir le temps est dégagé et on commence à voir le pic de l’Alpamayo derrière la tente…vraiment grandiose!

Vallée Alpamayo

Jour 3 : Vallée Alpamayo – Camp jomanda (20 km)

Au lever du soleil, le ciel est parfaitement clair et on peut observer les sommets aux alentour (Artesonraju, Alpamayo, etc), un magnifique spectacle! Il est possible d’aller voir la Laguna Arhuyacocha en réalisant un aller-retour approximativement 2 km après Taullipampa. On ne l’avait pas fait de peur d’être pris dans les pluies l’après-midi. Dans la vallée on marche sur des banc de sable près de la rivière, c’est très agréable. Ensuite le sentier longe le sable sur la gauche et on trouve à un lac. Derrière il y a une grande plaine humide avec des vaches, ânes et chevaux. On s’est arrêté près du lac pour carresser les ânes qui sont curieux. Il y a plusieurs possibilité de bivouac le long de la rivière. Il y a même une sorte d’abris (tienda?) près du Camp Jomanda mais il n’y avait personne en février. On a campé environ 2 km plus loin à côté de la rivière.

Jour 4 : Camp jomanda – Cashapampa (10 km)

Cette journée est très facile car ça ne fait que descendre jusque Cashapampa. Le sentier suit la rivière tout le long. Les paysages changent avec la descente en altitude, il y a parfois des cactus et des plantes épiphytes sur les arbres. A Cashapampa il y a des colectivo qui vont à Caraz (15 soles/personne). Le premier part vers 10h du matin. Il est ensuite possible de prendre un deuxième colectivo pour retourner à Huaraz. Personnellement, nous avons pris un taxi à Caraz pour se rendre à la Laguna Parón (100 soles le trajet). Toutes les infos sur la Laguna Parón (sans agence) dans cet article!

Budget Total (par personne)

La location du matériel auprès d’une agence coûte à peut près 250 soles/personne. Les trajets (Huaraz- Vaqueria et Cashapampa-Caraz) nous ont couté 45 soles/personne. L’entrée du parc national coûte 60 soles/personne. En tout, il faut donc compter ~350 soles/personne.

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