Introduction
Le chemin du Piémont pyrénéen, homologuée par la FFRandonnée sous le nom de GR®78, est un itinéraire bien moins connu que les chemins célèbres comme le Camino Francés, mais tout aussi chargé d’histoire. Il relie Montpellier à Saint-Jean-Pied-de-Port en 750 km en longeant le versant nord des Pyrénées, suivant une ancienne voie de pèlerinage menant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce tracé servait de route alternative pour les pèlerins venant de la Méditerranée ou du sud de la France.
D’un point de vue géographique, le chemin traverse une mosaïque de paysages : vallées verdoyantes, estives avec les troupeaux, coteaux viticoles, petits villages et panoramas sur les crêtes pyrénéennes. On y retrouve l’empreinte d’un territoire façonné à la fois par les traditions pastorales et les grands sanctuaires chrétiens, notamment celui de Lourdes, point d’arrivée de mon parcours.
Dans cet article, je partage mon expérience de marche entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Lourdes (et au delà), en détaillant chaque étape : les hébergements, les possibilités de ravitaillement et mes impressions. Une immersion à la fois pratique et personnelle, pour celles et ceux qui envisagent de parcourir à leur tour cette belle portion du GR78.

Informations générales sur le chemin
Itinéraire offiiel
L’itinéraire se parcours en général dans le sens Montepellier – Saint-Jean-Pied-de-Port bien que le chemin soit balisé dans les deux sens. Le tronçon Montpellier – Carcassonne est en cours d’homologation par la FFRandonnée et n’est donc pas encore entièrement balisé (seulement à partir de Capestang). A partir de la cité de Carcassonne, l’itinéraire relie les bourgs de Fanjeaux et Montréal dans l’Aude, la cité de Saint-Lizier en Ariège, Saint-Bertrand-de-Comminges et la basilique de Valcabrère, le sanctuaire mondialement connu de Lourdes et conduit à Oloron en Béarn et à Saint-Jean-Pied-de-Port, avant l’Espagne et la poursuite vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le GR78 est balisé comme tous les sentiers de grande randonnée en France : une bande blanche et une bande rouge peintes sur des arbres, rochers, poteaux, murs,…

Guide et cartes
Il existe un topo-guide GR officiel pour les 500 km de Carcassonne à Saint-Jean-Pied-de-Port, ainsi qu’un guide Lepère qui détaille l’itinéraire mais aussi les hébèrgements et des notices historiques et culturelles. Le site et application Gronze est aussi bien utile, particulièrement pour les hébergements.
L’association des Amis du chemin de St-Jacques Pyrénées-Atlantiques met à disposition les traces GPX, un guide topo PDF et une liste des hébergements sur son site web pour la section entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Lourdes, qui est celle que j’ai parcouru. Cela m’a été suffisant pour organiser mon chemin et trouver les hébergements.
Ce guide PDF édité par le diocèse de Carcassonne renseigne sur les hébergement pèlerin ainsi que sur les lieux religieux sur l’entièreté du chemin depuis Montpellier.
Le groupe Facebook « Compostelle, Chemin du piémont » regorge aussi d’astuces et renseignements sur le chemin.
Pour m’orienter sur le terrain, j’utilise l’application Mappy sur mon smartphone. Le GR78 y est indiqué en rouge et des variantes de Compostelle (en général moins de dénivelé ou plus rapides) en bleu. Je conseille d’emprunter prioritairement le GR78 car les paysages sont en général plus beaux. Les variantes sont plus faciles mais elles ne sont pas toujours balisées et parfois sans réel intérêt paysager, leur objectif étant simplement d’aller « au plus vite vers Compostelle ».
Difficulté et profil du parcours
Le GR®78 est un itinéraire accessible à la majorité des marcheurs, sans difficulté technique particulière, mais qui demande toute de même une bonne condition physique car il s’agit de grande randonnée et les dénivelés ne sont pas négligeables sur la longueur. Le chemin alterne entre des sections relativement plates dans les plaines ou vallées (<300 m D+ pour 20 km), et des passages plus vallonnés de moyenne montagne (500-800 m D+ pour 20 km) lorsqu’il s’approche du piémont pyrénéen. Certaines étapes peuvent approcher ou dépasser les 900-1000 m D+, mais que ça reste ponctuel, et pas comparable à de la haute montagne.

Saison idéale
Le GR®78 peut se parcourir une grande partie de l’année, mais les conditions les plus agréables se trouvent au printemps (avril-juin) et au début de l’automne (septembre-octobre) : températures douces, journées assez longues et paysages verdoyants ou colorés. L’été peut être (très) chaud et parfois orageux dans les vallées, avec peu d’ombre sur certains tronçons, alors que l’hiver est humide et il neige parfois sur les parties proches des Pyrénées. Personnellement, j’ai parcouru le chemin au mois d’août, il a fait caniculaire plusieurs jours, mais en raccourcissant certaines étapes pour éviter les coups de chaleur ça a été (les étapes classique de 20-25 km auraient été trop risquées).
Mon parcours : de Saint-Jean-Pied-de-Port à Lourdes
La portion entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Lourdes fait environ 155 km, avec un cumul d’environ 2 850 m de dénivelé positif et 2 600 m de dénivelé négatif. Elle se parcourt généralement en 7 étapes comme décrite sur le site des Amis de St-Jacques (Topos PDF). Ce tronçon se fait dans le sens inverse du flux habituel des pèlerins vers Compostelle, puisque l’arrivée se situe à Lourdes, haut lieu de pèlerinage marial. Certains pèlerins choisissent ainsi ce chemin pour rejoindre le sanctuaire, plutôt que pour se rendre en Espagne.
A cause des fortes chaleurs sur la fin, j’ai préféré découper l’itinéraire en 8 étapes. J’avais une tente avec moi que j’ai utilisé plusieurs fois, mais il est tout à fait possible de réaliser le chemin en dormant uniquement dans les hébergements pèlerin. Voici le détail de mes étapes ci-dessous:
1) St-Jean-Pied-de-Port – St-Just-Ibarre (24 km, 534 m D+, 534 m D-)
Avant de début la Voie du Piémont, j’ai dormi avec ma tente dans un camping « aire naturelle » à Saint-Jean-Le-Vieux juste après Saint-Jean-Pied-de-Port (6€/nuit). Un petit camping (inofficiel?) méconnu mais très bien malgré la route passante tout près (sanitaire propres, places à l’ombre en dessous des arbres, propriétaire sympa).


Globalement la première moitié de l’étape se fait en montée pour ensuite redescendre vers Ibarolle et St-Just-Ibarre. Les paysages sont variés, avec une montée progressive, un passage dans les estives avant Ibarolle, pour ensuite terminer par une section plate dans les champs avant St-Just.



- Hébergements: A Ibarolle, il est possible de demander à la mairie pour dormir sous le fronton couvert si tu as un matelas et sac de couchage (toilettes à disposition). A St-Just, c’est chez Sandra (gîte Aotzania) que les pèlerins sont merveilleusement bien accueillis. Sa maison est une ancienne ferme et ancienne auberge/café du village, maintenant converti en gîte pèlerin. J’ai pu dormir dehors avec ma tente dans la prairie à côté de la maison (participation libre pour la tente, 17€ pour dîner et petit déjeuner), bercée par le son des cloches des brebis qui pâturent dans les prairies à côté! Sandra est d’une extrême gentillesse et les discussion avec les autres pèlerins autour de la grande tablée à l’extérieur ont été très riches 🙏


- Ravitaillements: Il est possible de se ravitailler facilement à St-Jean-Pied-de-Port (divers commerces, boulangeries, boucheries, grandes surfaces) ainsi qu’à St-Jean-le-Vieux (boulangerie, restaurants, supérette vival). Pas de rativaillement à St-Just.
- Eau: St-Jean-le-Vieux près de l’église (+ toilettes), entrée de Bussunarits près de l’arrêt de bus, Ibarolle (eau + toilettes).
2) St-Just-Ibarre – Ordiarp (15 km, 440 m D+, 415 m D-)
La première partie consiste en une montée raide dans la forêt pour arriver dans les estives. Les paysages et la vue lors de la montée et au sommet sont tout simplement magnifiques. En cas de pluie, le sentier peut être difficlement pratiquable, et il est conseillé de prendre l’alternative par la route (voir tracé bleu sur Mapy.cz). Ensuite la descente est progressive jusqu’au petit village d’Ordiarp. Deux kilomètres plus loin se trouve la ferme Landran où j’ai dormi au camping.



- Hébergements: camping à la ferme Landran (10.29€/nuit). Très sympa, chaque campeur a un emplacement en dessous d’un arbre et la vue sur les montagnes aux alentours est superbe. Sanitaires propres et proriétaires ultra sympathiques.
- Ravitaillements: café/restaurant à Ordiarp. La ferme Landran vend quelques produits de la ferme et locaux (glaces, soupes, biscuits, compotes, etc).
- Eau: toilettes publiques près de l’école et eau sur la place d’Ordiarp.


3) Ordiap – L’Hôpital-St-Blaise (24 km, 684 m D+, 635 m D-)
Les vues lors de la montée après la ferme Landran sont à couper le souffle: les douces montagnes, les brebis, les fermes et petits villages…splendide au petit matin avec le lever du soleil! Après Mauléon-Licharre, j’ai emprunté l’alternative plus facile (tracé bleu sur Maps.me) mais je ne conseille par car c’est mal balisé (je n’arrivais pas à trouver un des sentiers) et la partie sur la route à la fin est dangereuse. Une autre pèlerine qui a fait la partie par la montagne a dit que c’était magnifique, mais avec beaucoup de dénivelé. Le village de l’Hôpital-Saint-Blaise, fondé au XIIᵉ siècle autour de son église et son hôpital destiné aux pèlerins de Compostelle, est un rare exemple de bourg créé spécialement pour accueillir et soigner les pèlerins. A l’époque, un hôpital était un lieu d’accueil pour les voyageurs, les pauvres et les pèlerins. L’église de vaut vraiment le détour de par son histoire et son architecture.




- Hébergements: refuge pèlerin de l’Hôpital-St-Blaise (18€/nuit). On peut planter sa tente à côté gratuitement. Douche au refuge ou à la mairie en face.
- Ravitaillements: tous commerces (boulangeries, supermarchés etc) à Mauléon-Licharre.
- Eau: mairie de Mauléon-Licharre (plus d’eau sur la place près de l’école lors de mon passage.


4) L’Hopital-St-Blaise – Oloron-Sainte-Marie (23.5 km, 339 m D+, 233 m D-)
Les 6 premiers km se font dans la forêt, c’est très agréable. Ensuite les paysages changent radicalement et onpasse dans de grandes zones de champs cultivés, avec très peu d’ombre en été. On traverse différents petits villages: Aren, Orin, Moumour, etc. L’itinéraire est vallonné au début dans la forêt et ensuite assez plat.






- Hébergements: refuge pèlerin le Relais du Bastet à Oloron-Sainte-Marie (15€/nuit). Super, propre, grande cuisine équipée, géré par des bénévoles.
- Ravitaillements: café/supérette à Moumour, tous commerces (boulangeries, supermarchés, etc) à Oloron-Sainte-Marie
- Eau: Préchacq-Josbaig près du fronton, Aren à côté de la mairie, Moumour dans la salle communale en face de l’église (ouverte comme abri pour les pèlerins)


5) Oloron-Sainte-Marie – Arudy (24 km, 307 m D+, 162 m D-)
Les 14 premiers km se font dans la forêt, dont la moitié le long du Gave d’Ossau. Ensuite après Ogeu-les-Bains on traverse des zones de champs et prairires écouvertes, pour finir par sortir du GR après Buzy et emprunter la Véloroute Camin d’Aussau jusqu’Arudy. Au début de la Véloroute il y a une aire de repos avec un dolmen.




- Hébergements: maison paroissiale d’Arudy (donativo = libre participation). Les pèlerins y sont accueillis par l’abbé Armand qui est très ympathique. J’ai eu droit à une cérémonie très spéciale du lavement et bénédiction des pieds.
- Ravitaillements: nourriture en donativo à la maison paroissiale. Boulangeries, cafés/restaurants à Arudy, supermarché un peu hors chemin à Arudy.
- Eau: Ogeu-les-Bains toilettes publiques et eau près de l’église.


6) Arudy – Bruges (14 km, 245 m D-, 345 m D-)
Les paysages assez diversifiés, entre forêt et paysages ouverts. L’église de Mifaget vaut le détour pour l’originalité de sa crypte du XIIIe siècle, unique dans la région, construite sous forme d’une coupole.


- Hébergements: gîte du café du Commerce à Bruges (22€/nuit). La tenancière du café nous amène dans l’ancienne maison de ses parents sur les hauteurs dans la campagne: une belle maison de campagne dans son jus, avec une vue splendide sur la campagne et les fermes aux alentours!
- Ravitaillements: café et boulangerie à Bruges.
- Eau: ?


7) Bruges – Bétharram (14 km, 188 m D+, 193 m D-)
Les paysages de cette portion sont surtout consitués de champs et de prairies, avec quelques passages dans des bois. A la fin on traverse le chemin de croix du sanctuaire de Bétharram, composé de 15 chapelles blanches classées comme monuments historiques. Le sacntuaire tire son nom du béarnais beth arram signifiant « beau rameau », en souvenir d’un miracle du XVe siècle où la Vierge aurait sauvé une jeune fille de la noyade. Au XVIIe siècle, un prêtre y fonde un hospice et un monastère pour les pèlerins, donnant naissance à un lieu de dévotion reconnu pour ses nombreuses guérisons. Malheureusement, des faits d’abus survenus au sein de son collège ont terni son image ces dernières années.



- Hébergements: accueil pèlerin du sanctuaire Notre-Dame de Bétharram (20€/nuit avec petit déjeuner). Les bâtiments de l’accueil Notre-Dame sont propres et il y a une grande cuisine. Le petit déjeuner est servi assez tard (8h) donc ne compte pas trop dessus si tu pars tôt. J’ai été un peu déçue par l’aspect spirituel : je m’attendais à un véritable accueil religieux, mais je ne l’ai pas vraiment trouvé. À la prière du soir, seules deux personnes étaient présentes. Il y a un camping à Bétharram (camping Le Sailler), que je conseille par rapport au sanctuaire si tu as une tente.
- Ravitaillements: épicerie/pizzeria àAsson, boulangerie à Bétharram.
- Eau: ?


8) Bétharram – Lourdes (16 km, 267 m D+, 195 m D-)
Une étape facile et agréable, d’abord le long d’une route jusque Saint-Pé-de-Bigorre puis dans la forêt le long du Gave de Pau jusqu’au sanctuaire de Lourdes. Le sanctuaire de Lourdes est mondialement connu pour les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858 et attire chaque année des millions de visiteurs. L’ampleur du sanctuaire, ses multiples basiliques et l’atmosphère de recueillement et de fraternité qui s’en dégage m’ont vraiment marquée. Cette étape a marqué pour moi l’aboutissement de 1000 km de marche et près de 60 jours de cheminement. Je conseille de prévoir une journée complète pour visiter le sanctuaire, et assister à la procession aux flambeaux le soir, un moment fort qui rassemble des milliers de pèlerins. De nombreuses autres célébrations rythment également les journées tout au long de l’année. J’ai notamment participé au geste de l’eau et été baignée entièrement dans l’eau de la source, un moment très particulier. La file est parfois longue mais je conseille vivement de vivre cette expérience.







Au delà du sanctuaire, la ville de Lourdes est comment dire…très particulière. C’est un peu le « Disneyland de la vierge Marie », avec ses magasins de souvenirs, ses restaurants bas de gammes et son offre impressionnante d’hébergements touristiques. C’est très particulier, oppressant, et perso n’ai pas voulu m’y attarder. C’est pourquoi j’ai continué jusque Bagnères-de-Bigorre pour prendre quelques jours de repos avant de rentrer chez moi. Cette ville au pied des montagnes est plus petite et beaucoup plus agréable.
- Hébergements: je conseille de se rendre au Centre d’information Jacquaire à Lourdes ou de les contacdter par téléphone pour se renseigner sur les hébergements. Depuis 2025, l’hébergement phare « La Ruche de Jean-Louis » a fermé ses portes et diverses possibilités d’hébergements chez des particuliers sont possibles avant l’ouverture du nouveau refuge pour pèlerin. Perso, j’ai dormi au camping du Loup situé juste à côté du sanctuaire (8€/nuit). Le camping n’est pas fou, les sanitaires sont petits et pas très propres (peut-être à cause du fait qu’il était bondé quand j’y étais lors des fêtes de l’Assomption) mais il y a une pièce qui fait office de petite cuisine( avec micro-onde, table, fauteuils) pour s’abriter en cas de mauvais temps. L’avantage est qu’on peut avoir un pass gratuitement pour accéder au sanctuaire par une entrée plus safe et juste à côté du camping quand on est à pied (si non il faut passer par une route fréquentée).
- Ravitaillements: restaurants, boulangeries, supérette à Saint-Pé-de-Bigorre. Tous commerces et restaurants à Lourdes.
- Eau: toilettes publiques derrière la mairie et eau près de l’église à Saint-Pé-de-Bigorre. Eau bénite de la source à Lourdes😄 et différents robinets (d’eau non bénie cette fois) dans la ville.
Un extra jusque Bagnères-de-Bigorre
Nichée au pied des Pyrénées, Bagnères-de-Bigorre est une charmante ville thermale connue pour ses eaux bienfaisantes et son atmosphère apaisante. C’était le réel point final de mon pèlerinage, où j’ai pu prendre quelques jours de repos. Le vallon du Salut est un très joli parc où il est agréable de flâner et par beau temps on peut faire trempette dans le petit cours d’eau. Beaucoup de gens y viennent en famille pour se détendre et pique-niquer. Le centre-ville est aussi sympa à visiter, et la ville est proche de différents points d’intérêt dans les Pyrénées (accessibles en transports en commun ou en excursion avec une agence). Je n’ai pas testé les thermes mais beaucoup de gens viennent pour ça. Perso, je suis restée quelques jours au camping de l’Adour (16.85€/nuit), un camping très agréables avec de chouettes services: grands emplacements même quand on a une mini tente, food-truck chaque soir en été, salle détente, piscine couverte…et espace pour adultes avec sauna et jacuzzi!


Le GR78 entre Lourdes et Bagnères-de-Bigorre est tout simplement magnifique, c’est apparemment une des plus belles partie de tout le GR78. C’est une partie très vallonnée qui offre des très belles vues et traverse de jolis petits villages. Juste après Lourdes, je conseille de poursuivre un peu hors GR pour aller au pic du Jer ou, plus facile, au pic du petit Jer pour savourer les vues sur les alentours!



L’étape est très costaude et fait 35 km avec 1350 m D+ et 1200m D-. Je conseille de la découper en 2 plus petits étapes, où il est possible de faire escale à plusieurs endroits:
- Chez Sophie à l’Escale du Cardouets à Germs-sur-l’Oussouet est l’endroit où les pèlerins s’arrêtent habituellement. L’endroit est très paisible avec une vue imprenable sur les alentours. J’ai pu y planter ma tente pour 8€ avec accès aux sanitaires. J’ai eu la visite d’un blaireau pendant la nuit et au petit matin, pas farouche!
- J’ai eu l’occasion de rencontrer Félicien à Cotdoussan qui m’a fait visiter l’église classée au Patrimoine Mondial au titre des chemins de Compostelle, ainsi que le nouvel abri aménagé pour les pèlerins dans une ancienne grange. Il y a des appartements à disposition tout près pour les pèlerins. Ceci constitue depuis 2025 une nouvelle halte sur cette portion du chemin.
- Il existe aussi un tout petit camping à Juncalas (ferme Dossat).
- Il est possible de bivouaquer aisément dans les estives près du Rond-Point d’Esquiou (source à disposition mais elle coulait très peu au mois d’août).








Près de Bagnères, j’en ai profité pour faire une dernière petite escapade sur les hauteurs du petit village de Campan près du Casque du Lhéris. Un lieu hors du temps avec une vue splendide et la possibilité de dormir dans diverses cabanes de bergers ouvertes à tous dans les estives!! Plus d’infos dans un article à venir…
Conseils pratiques
Pour accéder aux hébergements pèlerin, il te faudra une crédentiale, le « passeport du pèlerin ». Les pèlerins font tamponner leur crédentiale dans les hébergements, les offices de tourisme, mairies, églises etc pour attester de leur chemin. Il est possible de la demander dans toutes les associations jacquaires ou de la commander sur internet. Si tu démarres à Saint-Jean-Pied-de-Port, tu peux t’en en procurer une pour 2€ au bureau d’information des pèlerins (39 rue de la Citadelle).
💰Si tu veux connaître mon budget réel sur Compostelle etestimer combien prévoir pour ta propre aventure, je t’explique tout dans cet article.
🎒 Une bonne préparation du sac à dos est essentielle : partir léger et avec le bon équipement change tout! Je partage la liste complète de mon matériel et mes conseils pour un équipement parfait ici.
👟 Côté chaussures, opte pour un modèle confortable et adapté aux terrains variés. Personnellement, j’ai choisi cette paire qui m’a accompagnée sur plus de 1400 km sans faillir.
⛺ Enfin, sache qu’il est possible de dormir uniquement dans des hébergements pèlerins, mais aussi de vivre le chemin de manière plus autonome, en bivouac ou en camping. Si tu cherches une tente ultra-légère à petit prix, je recommande celle-ci, testée et approuvée (c’est ma tente préférée)!
Conclusion
J’ai beaucoup apprécié cette portion du GR78, entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Lourdes. On y retrouve l’esprit du pèlerinage en toute intimité et authenticité, avec en prime de très jolis paysages. C’est pour moi un chemin qui invite à la lenteur, à la contemplation et à la gratitude. Je le conseillerais à tous ceux qui cerchent une expérience plus personnelle du chemin de compostelle, loin des foules, ou simplement aux randonneurs curieux ou à tout ceux qui veulent marcher en paix, à l’écart de l’agitation des itinéraires plus touristiques.
